Nos collections
La collection du musée Sérusier, qui compte aujourd’hui plus de 200 œuvres, s’est enrichie progressivement au fil des années grâce à des dons, des legs et des achats. Son histoire débute en 1978, lorsque la Commune reçoit La Foire à Châteauneuf-du-Faou (1903) de Paul Sérusier, un don d’Henriette Boutaric, légataire de la collection Sérusier.
Les chefs-d'oeuvre du musée
La Foire à Châteauneuf-du-Faou est la première œuvre de la collection municipale. En 1978, Henriette Boutaric offre à la Commune cette toile qui est pour elle “une des plus belles œuvres de Sérusier, bien marquante de son séjour et de son talent”.
Ce tableau offre en effet un précieux témoignage de la vie sociale et économique de Châteauneuf-du-Faou au tournant du XXe siècle. Paul Sérusier saisit l’animation de la foule sur le Champ de Foire (actuelle Place du Marché) où se tenait le marché aux bestiaux, mais aussi la fête foraine pendant le Pardon de Notre-Dame-des-Portes. La scène est dominée par la silhouette imposante des Montagnes Noires, emblématiques des paysages châteauneuviens.
Paul Sérusier, La Foire à Châteauneuf-du-Faou, 1903, huile sur toile, 93 x 73,5 cm © musée Sérusier/Bernard Galéron
La Nature morte au livre de Platon a été acquise grâce à l’important legs de la collection de la famille Yvinec en 2017. Elle a permis l’entrée de plus d’une cinquantaine de tableaux, dont des toiles des Sérusier, mais aussi de nombreux artistes contemporains au couple, principalement actifs en Bretagne.
Cette œuvre est emblématique de l’adhésion du jeune Paul Sérusier au synthétisme suite à sa rencontre avec Paul Gauguin à Pont-Aven. À travers le cerne et des aplats de couleurs, il ne retient que l’essentiel des formes et s’attache plus à retranscrire ses sensations qu’à faire une représentation réaliste. Cette nature morte inclut également un livre de Platon, montrant la grande culture de l’artiste et notamment son intérêt pour la philosophie.
Paul Sérusier, Nature morte au livre de Platon, vers 1893, tempera sur toile, 75 x 58 cm © musée Sérusier/Bernard Galéron
L’Autoportrait à la barbe rutilante est le seul autoportrait réalisé par Paul Sérusier. Le titre de l’œuvre reprend le surnom de l’artiste parmi ses amis, le “nabi à la barbe rutilante”. On reconnaît à l’arrière-plan la Vallée verte, paysage qu’il apercevait depuis la fenêtre de son atelier, au dernier étage de la maison qu’il s’est fait construire à Châteauneuf-du-Faou en 1906. Loin d’être un simple décor, ce paysage devient un des sujets de prédilection du peintre, qui le représente à toutes les saisons.
Cette œuvre, peinte à l’occasion de sa première exposition monographique à la galerie Druet en 1909, a été offerte à son ami Maurice Denis, en signe de gratitude pour son soutien dans l’organisation de l’événement. Elle a été acquise par la Commune en 2017 grâce à une grande souscription publique.
Paul Sérusier, Autoportrait à la barbe rutilante, vers 1907 – 1908, huile sur toile, 72 x 93 cm © musée Sérusier
Dans Le Pardon de Notre Dame des Portes à Châteauneuf-du-Faou, Marguerite Sérusier immortalise la grande fête traditionnelle et religieuse qui se tient chaque année à la fin du mois d’août.
Ce grand panneau est une commande de la ville de Carhaix pour décorer le buffet de sa gare. Cela explique son grand format, inhabituel pour l’artiste, et sa tripartition verticale qui permet d’en faire une œuvre décorative adaptée à son environnement.
Le nom de la ville apparait en partie inférieure de la toile, qui devait mettre en valeur cette destination auprès des voyageurs.
Le couple d’artistes se fait l’observateur des activités rurales et des célébrations locales, de la moisson au Pardon de Notre-Dame-des-Portes. Cette chapelle, reconstruite en 1892, appartenait à l’origine au château fort médiéval qui a sans doute donné son nom à la ville. Son clocher est un marqueur caractéristique du paysage local et un motif récurrent des tableaux du couple.
La proximité entre les œuvres de Marguerite Sérusier et son époux est parfois frappante. L’artiste est fortement influencée par l’œuvre de celui qui fut son professeur de peinture.
Marguerite Sérusier, Le Pardon de Notre Dame des Portes à Châteauneuf-du-Faou, 1933, huile sur toile, 193 x 73 cm © musée Sérusier/Bernard Galéron
Paysage au ruisseau dans la forêt est une œuvre de maturité de Paul Sérusier. Il y applique ses théories sur le choix limité des couleurs, tout en nuances, afin de créer une harmonie. L’artiste préfère poser la matière en petites touches plutôt qu’en aplats. Bien que l’on puisse reconnaître un sous-bois, l’entrecroisement des branches et les motifs des feuillages donnent au tableau une dimension presque abstraite.
Sa nouvelle « conception subjective et décorative » de la peinture ouvre la voie aux artistes d’avant-garde, qui vont, comme le dit son ami Maurice Denis, « bifurquer vers l’irréalisme et même vers une plastique de l’abstrait » : Fauvisme, Expressionisme, Cubisme, Abstraction… On le voit à travers les œuvres de certains de ses élèves de l’Académie Ranson.
Paul Sérusier, Paysage au ruisseau dans la forêt, 1917, huile sur carton, 72 x 58 cm © musée Sérusier/Bernard Galéron
Pierre Eugène Clairin est un des élèves de Paul Sérusier. Comme Marguerite Gabriel-Claude, ils se rencontrent à son entrée à l’Académie Ranson, une école d’art parisienne fondée par les membres du groupe des Nabis. Lui aussi est régulièrement invité par le Maître à Châteauneuf-du-Faou. C’est sans doute là qu’il peint ce paysage, Falaises rocheuses, en reprenant la manière de peindre de Paul Sérusier dans sa jeunesse.
La toile est une des dernières acquisitions de la Commune, en 2024, qui poursuit une politique active d’enrichissement de ses collections à travers l’achat d’œuvres en ventes publiques.
Pierre Eugène Clairin, Falaises rocheuses, vers 1918 – 1918, huile sur toile © musée Sérusier/Bernard Galéron
Tout comme les nabis, Marguerite Sérusier s’est inspirée de l’art japonais dans ses œuvres. À la fin du 19e siècle, les estampes japonaises font l’objet d’expositions et intéressent de plus en plus les collectionneurs européens. Les artistes occidentaux en apprécient tout particulièrement les formes simples privilégiant les contours et les aplats de couleur. Cette nouvelle source d’inspiration offre également un nouveau souffle à la manière de composer les images.
Dans Cerisier en fleurs près de la rivière, Marguerite Sérusier abandonne effectivement la perspective linéaire traditionnelle : le paysage présente très peu de profondeur et la ligne d’horizon, remontée très haut, est dissimulée. L’artiste reprend également la figure du cerisier en fleurs, le sakura en japonais, que l’on retrouve dans de nombreuses estampes. Cependant, c’est bien un paysage breton que l’on aperçoit à l’arrière-plan, sans doute la vallée de l’Aulne à proximité de Châteauneuf-du-Faou, reconnaissable à ses bocages et à l’architecture de la petite maison située sur les berges du sinueux cours d’eau.
Marguerite Sérusier, Cerisier en fleurs près de la rivière, 1948, huile sur toile, 79 x 49 cm © musée Sérusier/Bernard Galéron
Vie des collections
La Ville de Châteauneuf-du-Faou a le plaisir d’annoncer l’acquisition d’un...






